- NEWS -
UN VENDREDI SUR 2 À PARTIR DE 19 H PLACE VOLTAIRE, un artiste installe dans une fenêtre une œuvre qu'il donne ainsi à découvrir 24 h/24, aux passants et habitants du quartier. L'accrochage est prétexte à un apéro-rencontre, ouvert à tous et en présence de l'artiste, pour partager un moment de convivialité et d'échange qui dure depuis maintenant des années. Une seconde œuvre de l'artiste est présentée hors vernissage le vendredi suivant.
Exposition Edith Landau : du 18 au 1er novembre 2024
Vernissage le vendredi 18 octobre 2024
à partir de 19h place Voltaire Ivry s/ Seine.
Le 12e salon du dessin érotique accueille des artistes de tous âges, de toutes nationalités, de tous niveaux sociaux et de tous cursus comme aucun CV n’est requis lors des candidatures.
Un dessin est intéressant ou pas, comme un livre ou un film. Ce salon expose des oeuvres et non pas des galeries, ni des artistes en fonction de leurs parcours, qui suit le plus souvent leurs origines sociales et leur talent de communicant.
Reste la sélection, subjective puisqu’elle dépend de mes attraits du moment, à l’instar de Madame Verdurin qui listait ses invités suivant ses humeurs.
Lorsque le salon fut créé il y a 12 ans, il était désuet car peu de tabous habitaient les expositions, la notion même de salon était surannée. Puis vint MeToo, les revendications LGTBQIA+, la question du respect pour tout un chacun. L’attention s’est élargie à la nature, aux plantes, aux petits animaux. Le « Droit du plus fort » tel que le dénonçait Rainer Werner Fassbinder ou Pier Paolo Pasolini dans « Salo » a perdu son aura. Plus personne ne peut malmener un animal et encore moins un être humain sans risquer les foudres des réseaux sociaux. C’est la théorie de la Ré-évolution, de l’égalité, reprendre l’Histoire depuis le début, avant la naissance des religions, des états et du pouvoir de quelques-uns sur le monde.
Commissaire d'exposition Laurent Quenehen
mai 2024 / 64 pages / 8 euros
mise en images : Édith LANDAU
ÉDITO : VOLUTES DE VULNÉRABILITÉ
Passent sur la page des enfants harcelés, une jeune femme enceinte et son carton à pizza, le bambou et les nuages, des vieillards émouvants, un verre brisé à la cantine, un oiseau prudent pour un haïku farceur, passent des corps qu’on aimerait moins anonymes, passent le cancer, l’émotion, l’humour, le travail de l’écriture, la mémoire, l’addiction. Passe la vie, en somme, dans ces textes que nos dix-neuf auteurs ont ciselés avec délicatesse pour des joies simples ou un bricolage plus compliqué.
Mais qu’y a-t-il de plus fragile et immense à la fois que la lumière ? Quoi de plus mystérieux, émouvant, parfois effrayant que cette lumière qui caresse les bords du monde, s’infiltre dans les paysages, effleure les corps, voile et révèle ? Une lumière qui murmure le temps et ses fantômes, l’horreur et la beauté. C’est tout cela et plus encore qui traverse les photographies d’Édith Landau dont le travail accompagne magnifiquement ce numéro.
Alors fragilités, cassures, incertitudes, faiblesses, inconsistance, précarité, légèreté, vanité, tout est empoignade de vent dit l’Ecclésiaste. Il nous plaît de croire que ce vent qui emporte les mots et les images vous fera vous envoler avec nous.
JC BELLEVEAUX
Da Morire
Salon de la Mort IV
Du 19 au 28 avril 2024 - Vernissage le 18 avril à partir de 18h
Galerie 24b, 24 bis rue Saint-Roch 75001 Paris
Performance d'Ekaterina Igorevna le samedi 20 avril tout au long de l’après-midi.
Le 25 Avril à 19h30 Dark Cabaret, chansons réalistes sombres par Lèo De Saint-Germain.
Performance de Michiko Fou « Tabi » le 28 avril.
Da Morire, à en mourir en français, est le titre de ce quatrième salon de la mort qui suit le salon de l’amour et précède celui de l’érotisme. Faire salon, c’est faire causette, c’est croiser des artistes, des visiteurs, des histoires ancrées dans le réel. Pas de Madeleine sur Internet qui puisse rappeler son goût. Ces salons faits maison se parfument à la réalité qui est une expérience que l’on peut apprécier Da Morire, à l’excès.
Dans ce salon, une seule œuvre par artiste est exposée, c’est dire le niveau d’exigence.
A l’instar d’un haïku ou d’un aphorisme, il faut proposer en une seule pièce son talent, sa sensibilité, son humour, tout doit être contenu dans une oeuvre, à l’instar du roman de Sergueï Dovlatov « La Valise » (1986, éditions Hermitage) où il relate que ceux qui quittaient l’Union Soviétique n’avaient droit qu’à une valise, toute une vie dans une unique petite valise.
Toute une vie dans une œuvre, c’est l’idée, avec l’espoir que celle-ci atteigne le firmament. L’art comme la vie sont faits d’espérances, rien n’est plus cruel que d’assassiner l’espoir, c’est ce qui arrive pourtant : un grand nombre de très jeunes sont embrigadés de force dans des guerres fratricides, des vies sont ruinées, des rêves gâchés par des dirigeants égocentriques.
Da Morire est une somme d’énergies qui réunit des œuvres d’artistes bouleversés par la mort, espérons qu’elles atteignent le ciel et saluent ceux et celles parties trop tôt.
Laurent Quénéhen
Quelques photos de la série « Le bord du monde » dans le portfolio du week-end du 10 février 2024.
Une de mes photographies sera présentée, rendez-vous le 15 février prochain
Amours IV
Quatrième salon sur le thème de l’amour. A l’instar des salons sur les réseaux sociaux, des liens s’établissent entre les oeuvres, des connexions visuelles et cérébrales. C’est une immersion dans un salon sur l’esthétique de l’amour à Paris en 2023. Beaucoup de femmes artistes sont présentes, peut-être est-ce la reconnaissance d’une féminitude dans l’art, à l’instar de ce que Aimé Césaire évoquait de la négritude ou Jean Dubuffet de l’art brut. L’art est peut être plus du côté féminin, même chez les hommes, comme on n’y trouve pas cette volonté de destruction de l’humain bien réelle et plutôt masculine que l’on constate dans la guerre. Poutine n’est pas un artiste. Hitler a malheureusement très vite compris qu’il n’en était pas un. L’art est une tentative de connexion, de communion, qui va au delà du genre, de l’âge, du niveau social et des frontières et il est aussi imprévisible que l’amour.
Laurent Quénéhen, commissaire d'exposition
33 binômes artistiques réunis dans ce tome III des Impromptus.
Toutes deux se sont penchées sur l'enfance fracturée, les confins de la révélation de l'inconscient et l'émergence d'impressions enfouies.
Ainsi sera l'oeuvre collaborative d'Edith Landau et d'Elisa Darnal.
Map of the Scars, pour Edith Landau
Giono disait que la mort était naturelle, il n’était pas le seul. En revanche, s’il comprenait la douleur dans un premier temps - c’est-à-dire nous faire réagir, lutter contre quelque chose, il ne comprenait pas pourquoi certaines douleurs duraient.
Cette douleur qui fait que nous ne savons plus qui nous sommes, celle où l’on demanderait bien volontiers de mourir, pour aller mieux.
Comment alors faire de l’art, non pas avec cette douleur mais pour la montrer ? Aujourd'hui encore, la souffrance est taboue, tel les pestiférés de Jaffa, nos malades sont cachés. Mis de côté. Parce qu’ils ne sont pas nous, et nous n’assumons pas le fait qu’un jour, peut-être, nous serons l’un d’entre eux.
Edith Landau, photographe, en a décidé autrement. Par son regard, elle nous montre ce que nous ne voulons pas voir : des corps malades, souffrants, ou le résultat de ces souffrances que beaucoup appellent cicatrices sont mises en avant.
Si ce n’était que cela…
L’homme sain de corps élabore des théories que la douleur ignore. La photographe nous offre à voir les corps de manière brutale et mise en scène : la boue comme protection, comme seconde peau. En noir et blanc, car le coeur n’y est plus.
Dans son travail les corps sont déjà ailleurs, ils ont déjà effectué et assumé toutes les attitudes, les opérations, les ablations, les remises en question, les « pourquoi moi ».
Ces corps nous assomment, ils ont déjà tellement vécus.
Et l’homme est vite dépassé par ce qu’il ne connaît pas. Certains se sentiront oppressés mais en réalité ils seront rassurés : de ne pas être ceux-là, de ne pas être celles-là, et bien que beaucoup posent un regard attendri sur la maladie des autres, cette charité dégoulinante n’aide pas celui qui souffre. La fraternité a ses limites, et supporter la cruauté des douleurs invisibles, ses subtilités.
L’homme gouverne le monde alors que la douleur est le monde.
Regardez : nous nous sentons faible mais il y a dans les photographies d'Edith Landau un appel : l’inconscient désir de ne pas souffrir. Mais que dire, quoi faire ? Lorsque les mots ne suffisent plus, face à l’accablement de l’étrangeté, il reste le silence et un goût amer de regret. Il reste aussi l’espoir, à parts égales entre résignation et rémission. Dans un dernier cri, nous osons à peine parler de beauté.
Et pourtant, dans ces photographies magnifiques et sans sourire, l’âme demeure là où le visage s'éteint. On y voit encore de grandes ambitions et des rêves démesurés. Nous, êtres de bonne volonté, flirtont souvent avec l’indifférence : C’est humain. Et oser regarder l’autre, aussi grande que soit sa douleur, a toujours son utilité.
L'artiste nous le prouve : chaque image est une confession, des épreuves infinies, car une femme gisant et se tordant de douleur a été heureuse oui, comme un enfant vivant.
Que dire de l’angoisse des diagnostics. Comment supporter les traitements ? Il y a dans ces mises en scène le replis et le regard : un exutoire sans nom. Une douleur telle que malgré toute la volonté du monde, on se trouve enfermé dans la solitude, et je ne vois rien de pire que d’être enfermé à jamais dans une douleur telle que personne ne peut plus nous comprendre
Et même si l’art soulage la vie, il n’a pas la force requise pour soulager de vivre.
Florence Bridenne
Remerciements : Laurianne Corneille, Lola Rnd
https://collectifmonarchs.com
Galerie Tokonoma
du 10 avril au 11 mai 2019